Donc, j’ai présenté hier quelques choses qui m’ont fait apprécier l’Exposition Universelle d’Ōsaka, mais je crois qu’il est important, aussi, de discuter des ratées de l’évènement.
Après avoir été obligé de regarder des vidéos et lire des tutoriels pour me créer mon compte et recevoir mon Expo ID, j’ai pu acheté mon billet… environ un mois avant ma visite. La réalité, c’est qu’il est difficile de réserver un créneau horaire qui est intéressant.
Ce n’est pas vraiment un problème d’organisation; c’est juste une preuve que l’évènement est populaire et attire plusieurs gens. Mais ça reste embêtant et il faut le dire.
Et la petite frustration qu’on ressent quand on choisit un créneau horaire et qu’on avance jusqu’à l’étape pour mettre le billet dans notre panier, simplement pour se faire dire que l’heure d’entrée choisie n’est (déjà) plus disponible, est accentuée par le fait que l’application et le site de l’Expo sont, honnêtement, un échec de design web assez criant.
C’est un point que plusieurs autres participants ont critiqué : le système de billet, ainsi que le système de réservation et de loterie, se sont avérés une source d’agacement très importante, surtout à cause de leur lenteur. L’application officielle est aussi un fiasco total et ne vaut même pas la peine d’être utilisée. Pour un pays comme le Japon, qui se vante d’être à l’avant-garde des progrès technologiques, c’est surprenant que d’embaucher une équipe de programmation compétente ne semblait pas être dans le budget pour l’évènement.
Il faut aussi dire qu’une autre source de frustration se situait dans l’accessibilité des services. Au début, j’étais très heureux de voir que le site pouvait être accédé en français. Pas que je sois incapable de lire l’anglais, mais c’est toujours préférable de pouvoir se retrouver plus facilement dans sa langue natale (surtout considérant à quel point le système portait à confusion). Mais au final j’ai dû jongler entre la version japonaise du site, la version anglaise, et la version française. Je ne vois pas à quoi sert d’avoir l’option d’autres langues si la traduction est pour être pire que ce que même Google Traduction peut faire.
Mais bon. Au final, j’ai réussi à réserver un billet et un créneau horaire qui me plaisait… Et pour la suite ?
Et bien, déjà pour commencer, de se rendre sur le site n’est pas nécessairement difficile, mais ce n’est pas une tâche simple non plus. Au moins, la signalisation aide beaucoup, même si parfois il faut faire une double vérification. Tout ça, par contre, c’est plus un problème causé par le système de transport d’Ōsaka que par l’organisation de l’Expo.
Par contre, ce qui était inexcusable, c’était l’attente pour entrer sur le site. J’avais réservé pour entrer à 9h00. Je suis arrivé dans la file à 8h15. Jusque là, tout va bien. Je suis d’avance, mais cela me permet d’être plus au moins au centre de la file une fois que tous sont arrivés et que sonne l’ouverture de l’Expo. Mais, évidemment, il faut faire des vérifications : scanner le code QR, inspecter les sacs, faire la reconnaissance faciale pour les détenteurs de passes saisonnières… et après tout ça, et bien je suis entré sur le site à 9h40. C’est absolument insultant. L’organisation, à ce niveau, était complètement défaillante. Les files étaient trop larges, et les zones d’accès trop peu nombreuses.
Et tout le long qu’on doit attendre, nous sommes sur l’asphalte chaude, sous le soleil brûlant. Aucune zone d’ombre pour ceux qui attendent. Évidemment, la culture japonaise prévoit que les gens seront équippés d’un parasol, mais c’est quand même ridicule de jeter sur les participants le besoin de se protéger du soleil, quand c’est un aménagement défaillant du site qui cause le problème. La situation doit être tout aussi exécrable lorsqu’il pleut !

Évidemment, une fois entré sur le site, je suis déjà un peu marabout. Ça fait deux heures que je suis sous le soleil, et j’ai déjà perdu trois quarts d’heure de ma visite. Mais les premières heures sont plutôt bien. Il n’y a pas encore tant de gens sur le site de l’Expo, et donc le temps d’attente se trouve à être respectable pour les grands pavillons.

Une fois arrivé midi, par contre, la joie de participer à l’évènement se dissipe. Le parc est plein, et tous les pavillons ont des temps d’attente interminables. Le pavillon de la France, par exemple, avait une file avec une durée d’attente estimée de deux heures… Et dans la foulée, certains pavillons n’acceptaient tout simplement plus de visiteurs pour une durée indéterminée, comme ceux de l’Allemagne et de la Suisse. Je me suis trouvé à erré pendant près d’une heure à ne pas vraiment pouvoir en voir plus. Une fois que j’avais terminé avec les Commons et les petits pavillons, j’ai décidé de partir.


Je trouve étrange que certains pavillons n’avaient pas de réservation, alors que d’autres ne fonctionnaient qu’avec des réservations. Pourquoi ne pas implémenter les deux systèmes ? C’est un peu décevant de voir le pavillon du Japon, qui n’a pas de file d’attente, être fermé parce qu’on n’a pas de réservation. Bon, c’est un peu de ma faute, en même temps, car j’aurais pu aller sur l’application pour réserver des pavillons et des visites à travers le système de loterie. Mais j’ai été plus frustré qu’autre chose quand j’ai dû jouer avec, donc ça ne me tentait pas vraiment.
En ce qui concerne l’attente, et bien c’est vrai que j’aurais pu rester sur le site un peu plus longtemps. Après tout, mon billet me permettait d’être là jusqu’à la fermeture de l’Expo. D’attendre deux heures pour visiter un pavillon n’aurait, alors, pas dû être un problème majeur. En revanche, c’est qu’après avoir pu visiter quelques gros pavillons, j’étais paralysé par la peur que j’attendrai si longtemps pour voir une exposition qui n’en valait tout simplement pas la peine.

Je dis ça parce que plusieurs pavillons ont été tout bonnement décevants. Par exemple, le pavillon du Portugal, aussi imposant était-il, n’avait que quelques tables interactives et une grande salle blanche avec un court vidéo en boucle sur l’importance de protéger l’eau. Le pavillon des pays nordiques, pour lequel l’attente n’a, au moins, pas été si longue, n’était qu’une grande salle circulaire avec des vidéos de texte sur un fond noir et des photos en noir et blanc suspendues au plafond.
Je crois que le véritable problème, c’est que dans une tentative de s’aligner avec le thème de l’exposition, celui du développement durable, plusieurs pavillons se sont dôtés de systèmes de « tours virtuels » pour limiter leur empreinte écologique. Il fallait scanner un code QR pour aller voir un vidéo sur le téléphone. C’était le cas du pavillon nordique, par exemple, mais plusieurs autres pavillons, petits et grands, avaient la même chose. Quel est donc l’intérêt de visiter l’exposition si je peux le faire de mon salon ?


Sommes toutes, il est vrai que certains des problèmes que j’ai énumérés ci-dessus sont le résultat, en quelque sorte, de ma paresse et de mon manque de patience. Mais c’est surtout que ce sont plusieurs petites choses qui s’accumulent et qui viennent nuire à mon expérience globale de l’évènement.
Malgré tout cela, j’ai réussi à avoir du plaisir. Demain, je vous présenterai mes impressions du pavillon du Canada, qui s’est avéré avoir quelques-uns des problèmes que j’ai mentionné aujourd’hui, mais qui s’est néanmoins avéré très intéressant pour une raison bien particulière !


