Il était évident, quand je suis allé à l’Exposition Universelle, que je voulais voir ce que le Canada, mon propre pays, avait décidé de faire. Surtout, en considérant que lors de l’Expo ’70 le Canada a participé à l’aide de quatre pavillons avec des pavillons distincts pour la Colombie-Britannique, le Québec et l’Ontario, j’avais des grandes attentes en ce qui concerne comment chaque province serait mise à l’honneur. Comme je suis allé avec mon passeport, j’ai pu éviter la file d’attente, ce qui m’a bien fait plaisir.

Maintenant, dans une lignée similaire à la petite déception qui a accompagné ma découverte des autres pavillons que j’ai visités, celui du Canada n’avait, pour être bien honnête, rien de très intéressant. En fait, quand on entre dans le pavillon, on se fait prêter une tablette et on se fait dire que l’exposition est entièrement en réalité augmentée.

En ce sens, la salle du pavillon n’est, à l’œil nu, qu’un grand espace sombre avec un ensemble de blocs de plastique blancs qui sont sensés représenter des morceaux de glace; à l’effigie même du pavillon. Mais une fois que nous les regardons à travers la tablette, on peut voir que chaque bloc représente, sous ses différents angles, des aspects particuliers de chaque province.

Ce que je voulais voir, soit des éléments québécois qui seraient susceptibles de me donner un petit sens de nostalgie pour la mère patrie, s’est limité à une image numérique de la ville de Québec et du Château Frontenac, dans toute sa splendeur de maillage polygonal de basse qualité.

Quand on termine la visite, on peut voir une petite installation, entre le réel et le virtuel, de la Station spatiale internationale et d’une vue aérienne du Canada. La dernière salle, où on retourne les tablettes, a une petite boutique de produits liés à la mascotte des parcs nationaux du Canada, une carte murale du Canada, ainsi qu’un standee d’Anne (et la maison aux pignons verts) de la nouvelle série animée présentement diffusée.

Bon, considérant que je travaille présentement (lentement, mais sûrement) sur un article au sujet de l’adaptation animée de 1979, par Takahata Isao, c’est toujours bien d’avoir un petit rappel pour que j’arrête de procrastiner, mais il reste que je m’attendais à un peu plus d’un pavillon censé représenter le Canada. Au moins, j’en ai profité pour avoir un petit goût de la maison, avec une poutine du restaurant du pavillon ! Bon, le goût en question laissait à désirer, mais c’est mieux que rien.

Mais, parlant de recherches, ma visite du pavillon du Canada n’aura pas été vaine non plus. Comme ma thèse se concentre sur la réception de la réalité augmentée au Japon, de pouvoir en faire l’expérience dans plusieurs pavillons a été une opportunité intéressante. D’ailleurs, depuis plusieurs semaines j’essaie de trouver une bonne façon d’ouvrir un chapitre dans lequel je compte présenter une brève histoire de la réalité augmentée.

Il y a plusieurs exemples d’artistes japonais qui ont fait des expositions en réalité augmentée aux États-Unis, mais on ne peut pas en dire de même pour le Canada. Je voulais donc trouver quelque chose susceptible de lier les avancées japonaises à notre expérience au Québec. De voir le Canada et plusieurs autres pays utiliser cette technologie dans leur participation à cette deuxième Expo au Japon, c’est une opportunité en or de contextualiser ma thèse dans le moment présent, tout en la liant à mon expérience de l’évènement. C’est d’ailleurs une autre raison pour laquelle j’ai apprécié le pavillon de la Malaisie, qui avait aussi incorporé l’intelligence artificielle et la réalité augmentée dans son exposition, mais qui au moins avait aussi des éléments bien réels pour montrer la culture du pays.

Malheureusement, j’ai seulement eu cette idée d’incorporer mon expérience à ma thèse lors de mon retour de l’Expo, et je n’ai donc pas vraiment pu approfondir mon exploration de l’utilisation de la réalité augmentée dans le cadre de l’évènement. C’est pour cette raison… que j’ai décidé d’y retourner ! Et oui, le 27 août, c’est round 2. Je compte retourner voir les pavillons important que j’ai manqué, en espérant gagner, cette fois-ci, quelques-unes des loteries pour lesquelles j’ai appliqué.

Je vais mieux me préparer, pour rester là toute la journée. Et je vais aussi emmener avec moi une feuille blanche pour prendre les étampes des pavillons. Je pourrais acheter le petit passeport à cet effet, mais il est cher, et l’idée d’une feuille avec toutes les étampes qui se superposent me semble plus intéressante parce que je pourrai, ensuite, l’encadrer. Ça me fera un beau souvenir. On m’a aussi dit que le soir, l’évènement prend un tout autre charme. J’ai donc bien hâte de voir à quoi cela va ressembler !

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