Aujourd’hui, c’est ma fête et j’ai décidé de célébrer en me permettant une grande randonnée sur le mont Kurama pour aller voir les feuilles d’automne, mais aussi pour explorer cet attrait touristique important. Tôt le matin, après le déjeuner, j’ai pris mon vélo pour me rendre au nord de Kyōto et prendre le train vers la base du temple Kurama. J’ai ensuite entrepris de monter vers le bâtiment principal, et ensuite de continuer dans la forêt qui relie Kurama-dera au petit village de Kibune, où se trouve un sanctuaire shintō important.

L’ascension elle-même n’est pas très demandante. Certes, on peut prendre une cabine téléphérique, mais on éviterait alors de passer par les portes du temple et de voir certains attraits comme la tombe de l’impératrice Teimei (femme de l’empereur Taishō) et le monument à Minamoto no Yoshitsune, qui est devenu le premier dirigeant militaire (shōgun) du Japon en 1192 (période de Kamakura)

Ce qui est intéressant de cette randonnée, c’est que la plupart des gens s’arrêtent au bâtiment principal du complexe, sans nécessairement continuer dans les chemins forestiers pour descendre vers le temple de Kibune. Il faut dire que le chemin entre Kurama-dera et Kibune est d’environ 1.5 kilomètres, ce qui n’est pas fait pour tout le monde. Cela rend ce trajet plutôt calme, et m’a permis de bien absorber cette forêt de grands pins sacrés entremêlés d’érables. On peut bien voir que cette forêt est vieille, surtout lorsqu’on passe par le pan du sentier qui est couvert de grandes racines.

Sur ce chemin, on peut aussi voir le temple à Maō-son, le « Grand roi des conquéreurs du mal ». C’est là qu’il serait descendu sur Terre pour protéger toutes les choses vivantes. Cette divinité détonne, car elle n’est pas vraiment reliée au canon bouddhiste traditionnel. En fait, c’est que le temple de Kurama s’est détaché des enseignements de la secte Tendai pour fonder sa propre école bouddhiste, qui lui est à priori unique. Cette philosophie présente Maō-son aux côtés des divinités Bishamon-ten et Senju-kannon pour former la « Trinité sacrée » de Sonten.

Une fois sorti de la forêt, on arrive à Kibune. Là, on peut trouver le complexe shintō de Kibune-jinja, vieux de plus de 1 600 ans. En fait, il est même plus ancien que la ville de Kyōto elle-même ! En gravissant son escalier de pierres usées, on arrive sur une terrasse entourée d’érables, où se trouve un autel dédié aux dieux de l’eau et de la pluie. Fait intéressant : immédiatement après ma visite, une petite bruine fine a commencé à se former. Une coïncidence bien fortuite.

Après avoir visité le temple, j’ai décidé de marcher jusqu’à Ichihara plutôt que de reprendre le train immédiatement. Sur ma route, dépourvue de touristes et de voitures, j’ai pu apprécié le bruit de la nature, mais aussi les feuillages d’automne qui me semblaient avoir atteint leur plus intense coloration. J’ai aussi pris le temps de m’arrêter dans un petit café sur le bord de la rivière Kibune pour profiter d’une tasse de matcha, des inarizushi et un petit mochi.

Au final, c’était une randonnée très inspirante. Non seulement j’ai pu profiter pleinement de la nature, mais j’ai aussi appris plusieurs choses sur le paysage spirituel du bouddhisme de la région tout en ayant la chance de passer une journée ressourçante pour mon anniversaire.

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