Aujourd’hui, je suis allé faire une petite balade à vélo ; il fait beau et, même s’il fait un peu froid, le soleil a rendu le tout très agréable. J’ai décidé de passer par plusieurs endroits, en commençant par la tombe de Murasaki Shikibu. Cette dame, dont le vrai nom nous est inconnu, est considérée comme la plus grande écrivaine du Japon, notamment à cause de son œuvre phare Le Dit du Genji (Genji Monogatari). Ce roman, d’environ 2000 pages, aurait plus de 1000 ans ; on le présente souvent comme un des premiers romans de l’histoire. Pour avoir été poussé à le lire lors de mon cours de littérature japonaise, je doit avouer que c’est un récit qui nous permet de bien visualiser la vie de cours à l’époque Heian.

Après ce petit arrêt, j’ai continué vers l’est pour longer la rivière Kamo et observer les oiseaux, avant de retourner vers l’ouest et d’aller visiter le Kitano Tenman-gū. Ce grand sanctuaire est dédié à l’esprit de Tenjin, la forme déifiée de Sugawara no Michizane. L’histoire raconte que cet intellectuel aurait été exilé et que peu de temps après sa mort, une série de catastrophes naturelles s’est abattue sur Kyōto. Le sanctuaure de Kitano Tenman-gū a donc été construit pour apaiser son esprit vengeur.
C’est un grand temple, avec plusieurs petits bâtiments intéressants. Malheureusement, la saison des feuilles d’automne tire à sa fin déjà alors que le plupart des arbres se sont dénudés, mais il reste possible d’observer le feuillage jaune des ginkgos (ichō), qui contraste bien avec les bâtiments rouges et bruns. Il y a un jardin d’érables (momiji), mais celui-ci est payant… J’ai cru comprendre que le complexe est plus beau au printemps, grâce aux abricotiers qui sont parsemés tout autour.


Après avoir visité le sanctuaire, je me suis dirigé un peu plus haut pour aller voir le plus petit temple de Hirano. Existant à Kyōto depuis l’an 794, ce temple était destiné à protéger la famille impériale des esprits maléfiques qui cherchaient à s’immiscer dans la capitale. Aujourd’hui, il est surtout connu pour son grand jardin de cerisiers, qui fleurissent entre mars et avril, mais on peut malgré tout y observer plusieurs arbres de yuzus autour des bâtiments principaux du temple.

Au final, ma petite escapade à vélo a été raffraichissante, mais elle m’a surtout fait réalisé que, même si l’automne en a beaucoup à offrir en termes de paysages, certains endroits sont en effet mieux au printemps ou en été ! Au moins, ces deux temples sont proches de chez moi, donc je pourrai facilement y retourner lorsque le moment se présentera.


