Aujourd’hui, nous avons fait une petite visite rapide à Takatsukishi, une des banlieues entre Kyōto et Ōsaka. En fait, c’est que j’avais lu qu’il était possible d’y visiter un petit musée archéologique à côté d’un grand tumulus funéraire (kofun) en forme de serrure.
Les kofun sont un élément historique très intéressant du Japon. D’abord simples (carrés ou ronds), ils sont devenus de plus en plus complexes pour éventuellement prendre une forme en trou de serrure. C’est le cas de celui que nous avons été visité : le kofun d’Imashirozuka, qui daterait du 6e siècle. Ces structures ont marqué une distinction nette entre les premières sociétés japonaises et le développement d’une société hiérarchisée autour de souverains. D’ailleurs, les archéologues croient que le kofun d’Imashirozuka est le lieu de repos de l’empereur Keitai.

Bon, au delà de l’intérêt historique des kofun, la réalité est que la plupart de ces structures sont, aujourd’hui, très peu intéressantes à visiter. Après plus de 1500 ans, ces tumulus ne sont que des petites collines boisées, à l’exception de ceux qui ont été restaurés et aménagés pour le tourisme. D’ailleurs, il y en a partout dans l’ouest du Japon si on prend vraiment le temps de les chercher, mais la plupart du temps leur visite n’en vaut pas réellement la peine. Par exemple, ces kofun, qu’on trouve à travers la ville de Takaratsuki, ne ressemblent réellement qu’à des petits boisés :


Le kofun d’Imashirozuka se distingue justement de par sa grandeur, mais surtout à cause du musée adjacent et de l’effort de préservation du site, qui a été converti en un grand parc citadin avec un petit sentier de randonnée sur le tumulus. Évidemment, il faisait un peu trop froid pour s’y attarder, mais à l’été cet endroit gazonné et plat est certainement fréquenté par plusieurs familles et groupes de jeunes.
Ce qui est le plus intéressant, c’est que dans ce parc nous pouvons aussi voir des répliques de haniwa. Ce sont des sculptures de terre cuite qui étaient placées autour du kofun en guise de protection ou d’offrande. Ces haniwa étaient généralement de simples cylindres, mais on trouvait aussi des sculptures plus figuratives, en forme d’animaux ou de soldats qui devaient protéger la tombe.





Dans le musée situé à côté du parc, on peut voir les vraies sculptures qui ont inspiré ces répliques, ainsi que d’autres trouvailles archéologiques comme des bols, des miroirs, des magatama cérémoniels, et même une épée ! C’est un lieu très informatif et qui, de surcroît, est gratuit à visiter ! À une vingtaine de minutes à pieds au nord du site d’Imashirozuka, il est aussi possible de visiter les ruines de l’ancien four ayant, possiblement, servi à faire cuire ces sculptures jadis. Celui-ci aussi est gratuit. En fait, c’est que le tout est financé par la ville ! C’est donc une belle façon d’égayer une heure ou deux dans le voyage entre Kyōto et Ōsaka.


À l’ouest, on peut aussi voir le mausolée à l’empereur Keitai : même si les archéologues s’entendent pour dire que le kofun d’Imashirozuka est certainement la tombe de celui-ci, l’Agence de la Maison impériale a plutôt reconnu cet autre kofun comme la véritable sépulture. Il est donc interdit de la visiter ou de pénétrer sur son site, contrairement au kofun d’Imashirozuka. Il y a, par contre, un petit temple et un autel dédiés à l’ancien empereur. C’est un arrêt obligatoire ; après tout, en visitant les deux, il devient possible (avec certitude) de dire que vous avez visité la tombe de cet empereur historique !


Plus au nord, il y a une autre exposition gratuite d’anciens fours et d’ateliers qui ont servi à produire des haniwa. On peut y voir des reproductions de ce à quoi ces fours et ces ressemblaient, à l’extérieur, mais il y a aussi d’autre statuettes éparpillées autour du site. Il y a même un petit bâtiment dans lequel on trouve un véritable four excavé.
Cette visite de Takatsuki s’est donc présentée comme une belle façon de voir ces mystères d’un époque où le Japon, alors appelé Yamato, n’en était qu’à ses humbles débuts.






